Récemment, en parcourant les réseaux sociaux, je suis tombé sur une page qui se présente simplement comme « nutritionniste » et affiche en gros la promesse suivante : «sortir des troubles du comportement alimentaire (TCA) en 90 jours ».
Cette annonce pose plusieurs problèmes majeurs, surtout d’ordre éthique, et il est important d’en parler.
Qu’est-ce qu’un « nutritionniste» ?
Le terme nutritionniste est souvent utilisé à tort et à travers, mais ce n’est en réalité pas un métier réglementé. C’est un adjectif, une spécialité ou un domaine, mais pour exercer légalement comme professionnel de santé, il faut porter un titre protégé :
- Médecin nutritionniste : un médecin diplômé qui a suivi une spécialisation en nutrition.
- Diététicien(ne) nutritionniste : un professionnel titulaire d’un diplôme d’État, reconnu par un ordre professionnel, avec une formation scientifique rigoureuse.
Quand une page ou un profil se contente d’afficher « nutritionniste » sans préciser qu’il s’agit d’un diplôme d’État, cela peut être trompeur. Ce flou profite à certains, qui jouent sur l’ignorance du public pour asseoir une fausse légitimité.
Le problème avec la promesse « sortir des TCA en 90 jours »
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) – comme l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie, sont des pathologies complexes et sérieuses qui se chronicise. Ils nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire, sur le long terme, intégrant la médecine, la psychologie, la nutrition et souvent d’autres spécialités.
Promettre une guérison complète en seulement 90 jours est non seulement scientifiquement infondé, mais aussi dangereux. Cela exploite la détresse des personnes concernées, en leur donnant de faux espoirs, et peut les détourner d’un suivi médical adapté.
Quels risques pour les patients ?
- Absence de cadre réglementaire : si le praticien n’est pas un professionnel de santé reconnu, la prise en charge ne bénéficie pas des garanties légales.
- Manque d’évaluation clinique et psychologique rigoureuse : sans bilan approfondi avant et après, il est impossible d’assurer un suivi efficace ou d’adapter la prise en charge.
- Conséquences graves : des conseils inadaptés peuvent aggraver la maladie. En cas d’échec ou de complication, les patients ont peu de recours juridiques.
- Fausse impression de sécurité : certains patients pensent être remboursés par leur assurance santé alors que ce n’est pas le cas avec ces prestataires non réglementés.
Une prolifération inquiétante
Ces dernières années, on observe un boom de pseudo-praticiens dans le domaine de la santé et de la nutrition, souvent animés par des motivations commerciales plus que par un véritable souci de santé publique.
Ils utilisent des méthodes commerciales agressives, promettent des résultats miraculeux, et profitent parfois de la méfiance des patients envers le système hospitalier, souvent saturé et limité.
L’importance d’une prise en charge professionnelle et scientifique
Si vous ou un proche souffrez de TCA ou de toute autre pathologie liée à la nutrition, faites confiance uniquement à des professionnels diplômés et réglementés.
- Médecins nutritionnistes, diététiciens nutritionnistes, psychologues cliniciens, psychiatres…
- Qui travaillent en collaboration et respectent les recommandations validées scientifiquement.
Le chemin vers la guérison est souvent long et complexe, mais il repose sur des bases solides, un suivi adapté, et une prise en charge globale.
Pour conclure
Face à des pathologies sérieuses, il est essentiel de ne pas se laisser séduire par des promesses trop belles pour être vraies.
Une approche humaine, un dialogue et un soutien sont importants, mais ils ne remplacent pas une prise en charge professionnelle, pluridisciplinaire et rigoureuse.
Il est urgent que des mesures soient prises pour encadrer ces pratiques et protéger les patients vulnérables.
Votre santé mérite bien mieux que des slogans marketing.
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